Rendez-vous qui tourne au Règlement de compte
[Privé : Jane L. Blackfoy, Perséphone & Emily K. Eddowes]

Hadès réfléchissait en silence. Il était debout, face à l’Océan Pacifique, vêtu d’un simple jean, d’un t-shirt blanc et d’un trench noir. Pieds nus dans le sable, il tenait ses chaussures et ses chaussettes d'une main et l'autre était dans la poche de son pantalon. La lune, haute dans le ciel, se reflétait à la surface de l’eau. Le spectacle était magnifique. Mais le Dieu de la Mort n’était pas là pour admirer la Lune ou les poissons. Il attendait quelqu’un. Une femme. Si Perséphone l’apprenais, il était mort. Mais en ce moment même ce n‘était pas à Perséphone qu’il pensait. Les yeux perdu dans l’Océan, il se rappelait l’Atlantide. Cette belle et grande civilisation qui avait été détruite pas Poséidon, sur ordre de Zeus, car ils avaient osés défier les Dieux. Même si ces humains étaient extrêmement vaniteux, peut être que la mort était un sort un peu trop cruel. A l’heure actuelle, la plupart des Atlantes croupissaient au fond du Tartare. Mais heureusement, d’autres avaient échappés à l’holocauste. Comme la jeune femme qu’il attendait. Cela faisait plus de 18 ans qu’il ne l’avait pas vu. Avait-elle changée ? Surement pas puisqu’elle était immortelle. Curieusement, il savait qu’il la trouverait là, qu’elle allait bientôt arriver, mais elle, était-elle au courant ? Comment réagirais-t-elle ? Un essaim de questions bourdonnait dans la tête d’Hadès. Mais très peu avaient des réponses. Une mouette cria dans la nuit, une vague, plus grosse que les autres, vint s’écraser avec fracas contre un rocher.
Hadès sorti sa main droite de sa poche. Une cigarette se matérialisa entre ses doigts et s’alluma. Il la porta à sa bouche et inhala plusieurs fois. Il se sentit beaucoup plus détendu. Bien sûr, tout le monde n’arrêtais pas de dire que la cigarette était mauvais pour la santé, que l’on pouvait attraper des cancers, des problèmes de fertilité, les dents jaunes, le vieillissement de la peau, et tout un tas de cochonneries. Mais Hadès était à l’abri de tout cela, puisqu’un Dieu ne peut pas tomber malade.
Hadès termina sa clope en silence, les yeux fermés, fessant le vide dans son esprit. Il allait jeter le mégot sur la plage mais se retint. “Si je fais ça, Poséidon va me tuer…” Il le fit donc disparaitre de la même façon qu’il était apparu, puis soupira. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas vu ses frères Zeus et Poséidon. Trop longtemps. Une guerre se préparait et personne n'était venu lui demander son avis. Il ne savais plus quoi faire. Devait-il aider les Olympiens ses frères ou rester Neutre ?
Un bruit le tira de sa réflexion : quelqu’un qui marchait sur le sable. Il savait déjà qui était cette personne. C’était elle. Le crissement du sable sous les pieds nus de l’Atlante se fit de plus en plus fort. Elle arrivait vers lui. Il ne se retourna pas. Et attendit que la jeune femme se rapproche. Elle finit par s’arrêter à quelques pas derrière Hadès. Lentement il se retourna.
Elle n’avait pas changé. Toujours aussi jeune et toujours aussi belle. Beaucoup d’images refirent surface. Il lui sourit et ne trouva rien d’autres à dire que :

-“Bonsoir.”

Il ne savait pas comment l’appeler, devait-il l’appeler Rhéa, comme à l’époque, ou avait-elle choisi un nouveau nom. Il l’examina de la tête aux pieds. Pas très grande et menue, ses longs cheveux châtains coulants sur ses épaules et laissant ressortir ses magnifiques yeux clairs. Exactement comme dans ses souvenirs, à la différence que dans ces souvenirs, elle était beaucoup moins vêtue. Il la contempla, dans un silence presque religieux. Il ressentait quelque chose pour cette femme, c’était certain, mais ce n’était pas de l’amour. La seule personne qu’il aimait était Perséphone. Là c’était différent. C’était un profond respect. Il la respectait pour une chose à la fois simple et magnifique : avoir donné la vie à Jane. Et il sourit de plus belle en remarquant les points communs entre leur fille et la jeune Atlante.